Ce blog est un SOS pour l'ancien ciné de Langoiran en Gironde, bijou architectural art déco classé à l'inventaire des Monuments historiques. Abandonné depuis 30 ans, le Splendid prend l'eau et menace de s'effondrer. Donnons-lui une chance de revivre !

Bienvenue !

"La dignité d'une communauté humaine peut se mesurer à l'attention qu'elle accorde à ses espaces publics". Ce mot de l'écrivain bordelais Michel Suffran, cité par le quotidien "Sud-Ouest" du 20 février 2007, fait référence, en contrepoint, au triste état dans lequel se trouve la Bourse du Travail à Bordeaux. Mais il pourrait très bien s'appliquer au cinéma Splendid de Langoiran, bel édifice art déco aux allures de temple païen, lui aussi délaissé.

Avec ce blog, avec l'élan et les initiatives qu'il va, je l'espère, susciter, je vous propose de retrouver un peu de cette dignité en faisant renaître un lieu culturel public. Le défi est grand car la tentation de ne rien faire, le fatalisme sont tout aussi grands.


Est-ce utopique de vouloir un lieu pour partager et échanger nos idées et nos cultures sous prétexte que la communauté humaine en question est située en milieu rural ? Est-ce utopique de vouloir préserver un patrimoine, une architecture, témoignant de la richesse du XXe siècle en un temps qui ne jure que par le médiéval ?

Si vous répondez deux fois "non" aux interrogations précédentes, que se passe-t-il ensuite ? De multiples contributions au projet de renaissance du Splendid sur ce blog. De multiples contributions dans la "vraie" vie aussi, où il faudra retrousser ses manches, donner de son temps et, peut-être un peu de son argent pour que nous profitions, tous, d'un patrimoine vivant !






samedi 13 janvier 2007

L'ancêtre: le cinéma des familles

Construit pendant la deuxième guerre mondiale, le Splendid de Langoiran doit tout ou presque à un personnage hors du commun : l'abbé Maxime Lafon. Un curé surprenant, mélomane, cinéphile, passionné de mécanique, qui a introduit le virus du grand écran dans le village, bien avant la construction du Splendid.

Dès son arrivée dans sa nouvelle paroisse en 1919, le jeune abbé improvise au n°52 de l'avenue Michel Picon, sous le préau d'une ancienne maison religieuse, une salle de projection, qui prendra le nom de Cinéma des familles. Tout débute par quelques bancs, un grand drap tendu en guise d'écran et un appareil de projection que l'on actionne à la manivelle. Ce premier cinéma, qui deviendra parlant en 1932, a fonctionné avec l'aide des propriétaires des lieux, la famille Dartiailh, qui tenait là un garage, le garage Saint-Christophe. Dans les années 1930, c'est la seule "salle" entre Bordeaux et Langon. Mais succès oblige, elle devient vite trop petite. Et sa réquisition pendant la guerre par les troupes allemandes, pour leur usage personnel, pousse l'abbé et Georges Dartiailh, à imaginer un autre projet. En 1942, les deux cinéphiles décident d'acquérir des chais (propriété de M. Trayrand), quelques pâtés de maison plus loin, et sollicitent André Lamire, architecte à Bordeaux, pour les transformer en vrai cinéma. Georges Dartiailh sera le propriétaire officiel des lieux; l'abbé Lafon en sera l'âme.

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